OM : Balerdi, l’incompréhensible

OM : Balerdi, l’incompréhensible

 

Leonardo Balerdi est devenu une énigme à l’OM. Cinq ans après son arrivée en provenance de Dortmund, il reste l’un des joueurs les plus débattus du vestiaire phocéen. À chaque rencontre, il suscite les mêmes réactions : pour les uns, il est le garant d’une défense moderne, capable de relancer proprement sous pression. Pour les autres, il incarne une fébrilité chronique qui fragilise toute la structure défensive. Son match face au Paris FC, où il a alterné séquences rassurantes et moments de flottement, n’a fait que raviver ce clivage.

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Un parcours semé de doutes

Formé à Boca Juniors, Balerdi est repéré très tôt pour son élégance balle au pied. Le Borussia Dortmund investit sur lui, mais il n’y trouvera jamais sa place, limité à quelques apparitions sans éclat. Son prêt à l’OM en 2020, puis son transfert définitif, apparaissent d’abord comme une opportunité de relancer une carrière prometteuse. Pourtant, ses débuts sont marqués par des erreurs grossières et une irrégularité criante. Au fil des saisons, il alterne phases encourageantes et rechutes spectaculaires, au point de devenir le symbole de l’instabilité défensive marseillaise.

Un joueur de contrastes

Les chiffres racontent une autre histoire : Balerdi est l’un des défenseurs les plus précis de Ligue 1 dans ses transmissions, flirtant régulièrement avec les 95 à 98 % de passes réussies. Il se distingue aussi par sa capacité à casser les lignes par la passe, un atout rare dans le football français. Mais sa fiabilité statistique se heurte à une réalité : ses erreurs sont souvent décisives et immédiatement visibles. Une mauvaise relance ou un duel perdu en zone dangereuse pèse plus lourd dans la mémoire collective que cinquante passes impeccables. Ainsi naît le paradoxe Balerdi : efficace sur la majorité des séquences, mais jugé sur ses rares, et parfois lourdes, fautes.

Un capitaine contesté

En le prolongeant jusqu’en 2028 et en lui confiant le brassard, l’OM a clairement affirmé sa confiance en Balerdi. Ce choix traduit une volonté de stabilité et de reconnaissance de son importance dans le groupe. Mais le capitanat est un fardeau autant qu’un honneur. Chaque erreur est désormais amplifiée, chaque hésitation devient un symbole. Dans un club comme l’OM, où le rôle de capitaine dépasse largement le terrain, Balerdi doit composer avec une pression accrue. Pour ses partisans, il grandit dans cette fonction et gagne en maturité. Pour ses détracteurs, il incarne un contre-sens : comment donner le brassard à un joueur encore jugé fragile mentalement ?

Le rapport ambigu avec les supporters

Ce clivage s’exprime avec force surtout sur les réseaux sociaux. Certains voient en Balerdi un bouc émissaire permanent, toujours désigné quand la défense vacille. D’autres défendent son rôle en soulignant qu’il est l’un des rares à assumer la relance sous pression, ce qui correspond aux exigences du football moderne. Le problème est aussi culturel : Marseille a longtemps idolâtré des défenseurs guerriers, capables de marquer les esprits par leur combativité. Balerdi, plus élégant que rugueux, détonne dans ce paysage. Son profil, parfois incompris, entretient une relation ambiguë avec un public qui veut à la fois de la solidité et de l’audace. Après son expulsion rapide (et sévère) à Lyon l'an passé, il sera une fois de plus au centre de l'attention.

Un avenir encore à écrire

À 26 ans, Balerdi est arrivé à un tournant. Il n’est plus un espoir, mais pas encore un trentenaire aguerri. Les prochaines saisons diront si son image bascule définitivement dans la case des joueurs qui n’ont jamais répondu aux attentes, ou s’il parvient à s’imposer comme un cadre indiscutable. Son rôle de capitaine lui offre une opportunité rare : transformer la défiance en respect. Mais cela suppose de corriger ce qui ternit encore sa réputation : les sautes de concentration et les erreurs qui coûtent cher. S’il y parvient, il peut réécrire son histoire à Marseille. S’il échoue, il restera comme un éternel mystère, un joueur jamais totalement adopté.

Plus qu’un simple défenseur central, Leonardo Balerdi est devenu un sujet de conversation permanent. Son parcours incarne toutes les contradictions d’un club où rien n’est jamais neutre. Aimé ou détesté, rarement jugé avec nuance, il est l’un des rares joueurs à provoquer un tel déchaînement de passions. Peut-être est-ce cela, finalement, sa véritable marque à l’OM : rappeler qu’ici, le football ne se vit pas dans la tiédeur, mais dans l’excès. Et tant que Balerdi portera le maillot olympien, il continuera de cristalliser ce tumulte.